La lutte contre la carie dentaire et la fluoruration de l’eau potable au Québec
Lorsqu'on aborde les questions de la fluoruration de l'eau potable, il est bon de se rappeler d'abord quelques valeurs comme la protection des personnes les plus vulnérables et le droit universel à la santé et au bien-être. Ces principes rejoignent les valeurs fondamentales de Québec solidaire. La carie dentaire est une maladie qui touche particulièrement les populations les plus vulnérables. Au Québec en particulier, c’est une situation très préoccupante. « En général, les enfants du Québec ont de 40 % à 50 % plus de caries que les autres écoliers nord-américains du même âge. Trois adultes sur quatre ayant au moins une dent naturelle en bouche souffrent de maladies parodontales, et plus de la moitié de leurs dents ont déjà été cariées. Le taux d’édentation complète (perte de toutes les dents) de la population du Québec figure parmi les plus élevés au Canada. En 2007-2009, 13 % des Québécois de 45 à 64 ans ainsi que 40 % des 65 ans et plus étaient complètement édentés, alors que respectivement 5 % et 20 % des Ontariens l’étaient. »
Par ailleurs, ce qu'il faut bien comprendre de la fluoruration des eaux municipales est qu’il ne s'agit pas de rajouter quelque chose qui n'existe pas déjà dans la nature mais simplement de corriger la déficience de fluorures dans l'eau potable de certaines régions. C'est d'ailleurs à partir des observations écologiques que l'idée de corriger la teneur en fluorure de certaines eaux potables municipales est venue aux décideurs de santé publique.
Ces considérations sont exposées dans le document récemment publié par la direction nationale de santé publique[1] sur la question de la fluoruration de l'eau potable.
L'article récent qui relance la discussion chez les Amis de la terre[2] confirme ce que l'on savait déjà, à savoir que, lorsque la concentration des fluorures dépasse celle qui est jugée sécuritaire, on se retrouve avec des problèmes d'intoxication à long terme. Le principal problème est la fluorose dentaire et la fragilité osseuse mais, dans ce cas, on a examiné plus particulièrement le quotient intellectuel des enfants. Dans certaines communautés, où les niveaux de concentration de fluor dans l'eau potable peuvent atteindre jusqu'à plus de 10 fois la norme recommandée, le quotient intellectuel des enfants serait affecté. L’originalité de cette étude est qu’elle ajoute à la méta-analyse neuf études chinoises qui n’avaient pas encore été prises en considération.
De façon générale en biologie, c'est vrai pour tous les organismes vivants, les apports nutritionnels bénéfiques se situent dans une fourchette de sécurité qui est relativement étroite. Lorsqu'on manque d'un élément on peut être malade. Lorsqu'on consomme trop du même élément on peut aussi être malade. C'est la juste concentration qui crée l'effet désiré pour la bonne santé de l'organisme.
[1] Fluoration de l’eau potable, Position du directeur national de santé publique. https://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2012/12-231-01F.pdf, consulté le 5 août 2012
[2] Developmental Fluoride Neurotoxicity: A Systematic Review and Meta-Analysis, Anna L. Choi, Guifan Sun, Ying Zhang, Philippe Grandjean, https://dx.doi.org/10.1289/ehp.1104912, Online 20 July 2012
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